lundi

Débat participatif au fil de l’eau

Débat participatif au fil de l’eau avec Danièle Mitterand accompagnée de Catherine Legna, directrice générale de France Libertés

En présence de Myriam Constantin, adjointe au maire de Paris en charge de l’eau et des canaux

Sur la péniche Arletty, 13 janvier 2007-01-13

Nombre de personnes : une centaine, le bateau ne pouvant accueillir que 140 personnes

Danielle Mitterand (DM)

1 – le droit à l’eau : il est évident et c’est reconnu par tous l’eau est un élément constitutif à la vie, l’eau c’est la vie. L’eau sort de la terre libre et doit le rester. Personne ne peut acheter l’eau elle coule et traverse les pays. Elle reste libre. Il faut la maintenir potable et saine. L’humanité ne peut vivre qu’avec de l’eau potable. Si nous continuons de polluer, nous serons, comme certaines espèces végétales en voie de disparition.

2- de l’eau gratuitement : on admet que l’eau est libre, elle ne peut pas être une marchandise, elle n’a pas de prix, c’est la vie. Peut-on vendre la vie ?

C’est le service de l’eau qui a un prix donc il y aura toujours des factures du service de l’eau. L’eau est le seul symbole qui répond à : tous les citoyens sont libres et égaux en droit, nous sommes tous égaux devant l’eau. Pauvre ou riche nous ne pouvons vivre sans eau potable. Ce ne sont pas les grandes entreprises qui vont prendre le flambeau, l’eau ne peut être gérée que par le service public. Chiffres OMS nous avons chacun besoin de 40 litres d’eau potable par jour et par personne.

3- inscrire le droit à l’eau dans les constitutions : depuis des décennies de sommets de chefs d’États et de déclarations, il n’y a pas de volonté politique. Il faut obliger les chefs d’États à inscrire dans les constitutions du monde que l’accès à l’eau est un droit fondamental. Dans les sommets on parle du besoin de l’eau, mais pas du droit. L’Uruguay a inscrit ce droit dans sa constitution et d’autre États d’Amérique Latine sont entrain de le faire : Bolivie et Équateur.

Catherine Legna (CL)

Il existe un mouvement : Les porteurs d’eau qui adhère à ces 3 principes. Ce mouvement depuis des années se constitue de manière conséquente, surtout dans les pays d’Amérique Latine qui en font un préalable à leur démarche. L’inde a également une démarche beaucoup plus volontaire. S’il n’y a plus de vie, il n’y a plus de droits de l’homme, plus d’éducation, on n’existe plus.

DM

70% de tous les fleuves sont pollués. A chaque fois qu’on purifie l’eau on utilise des produits chimiques qui polluent tout. Il faut arrêter la surconsommation.

L’exemple du nénuphar qui double sa surface tous les jours. Histoire du nénuphar que l’on voyait croître mais que l’on a négligé et qui a soudaient recouvert tout un étang. Attention à ne pas arriver à cette limite sinon ce sera irréversible. Il faut très vite changer la politique actuelle pour en faire le préalable à toute politique.

Questions/réponses

Philippe Girard (10e arrondissement)

L’agriculture et le problème de l’eau : elle est consommatrice de l’eau, faut-il diminuer l’agriculture pour préserver l’eau ?

Un intervenant

Aviez-vous parlé à François pour inscrire le droit à l’eau dans la constitution ?

Une intervenante

Je suis étonnée que l’on continue l’irrigation par aspersion car elle entraîne une grande perte d’eau. Pourquoi ne travaillez-vous pas plus sur ce problème pour trouver d’autres formes d’irrigation ? Dans les villages d’Afrique qui manquent d’eau existe-t-il des associations du type Médecins du Monde avec des spécialistes en hydraulique ?

DM : la réponse est oui.

L’intervenante : confrontent-elles leurs expériences ?

Un intervenant

Quand la municipalité de paris sera-t-elle techniquement prête pour reprendre la gestion de l’eau. Que pensez-vous de ce qui vient d’être recalé dans les Landes : l’accès aux régies direct de l’eau ?

Un intervenant

Réflexion sur l’eau comme organisme vivant et rapprocher océans et sources de protéines. Nombre de pays pêchent pour faire du commerce et entraînent l’appauvrissement des océans. Ma question porte donc sur l’eau et les nouvelles sources de protéines.

DM (réponses à toutes les questions)

Le problème de l’agriculture fait partie d’un tout. Aujourd’hui elle est gérée par la dictature économique, les paysans usent les produits du monde pour tirer des profits. C’est un constat, la dénonciation est faite. C’est maintenant dans le camp de ceux qui nous dirigent ou nous dirigeront. Il faut revenir à du bon sens, la terre nous dit qu’elle peut nourrir 12 milliards de personnes, nous ne sommes que 6 milliards, donc nous avons encore de la marge. Il faut inverser la politique de surproduction et on ne peut pas s’adresser directement aux paysans pour leur dire que c’est de leur faute.

CL

Attention, l’agriculture nous sert aussi, mais elle est faite de manière aberrante : surproduction, subvention, comme aux USA, au détriment des pays pauvres. Certains syndicat paysans comme la Confédération paysanne sont tout à fait conscient et travaillent avec nous.

DM

Il existe des initiatives, des cellules paysannes qui ont déjà entamés la politique de demain et qui font la démonstration que c’est possible. Exemple des porteurs d’eau, pour nous ce sont les porteurs du message de l’eau, pour les espagnol ce sont les messager de l’eau.

CL

Les porteurs d’eau c’est un label créé au Québec avec l’Association québécoise pour un contrat mondial de l’eau. En France nous avons le même label que nous souhaitons étendre à tous, une école qui décident d’informer les enfants sur ce sujet est porteurs d’eau, idem pour les associations, etc. C’est un label qui existe également en Italie. Au mali, au Brésil et dans d’autres pays des associations se créent.

Un intervenant

Quand votre mari était président pourquoi il ne l’a pas fait ?

DM

François était déjà très en avance, mais il n’était pas entendu car ce n’était pas la préoccupation du moment. Lorsque je faisais des réunions à l’époque il y avait à peine 15 personnes. Aujourd’hui les assemblées son de plus en plus importantes, l’opinion commence à s’éveiller sur cette question. Les municipalités, nous avons beaucoup travaillés avec Grenoble et une petite municipalité de 1000 habitants qui se trouve dans le Var qui a voulu expliquer à tous que c’est possible. Elle a été soutenue par sa population dans ce cas ils ont réussit. A Cherbourg également quelques municipalités reviennent au service public de l’eau et ça se passe très bien. Aujourd’hui, des Conseils Généraux ou des municipalités réticentes, pas sur le fond amis sur la mise en place se précipitent pour faire parti de cette association.

Pascal Tallon

Vous contestez la privatisation de l’eau ?

DM

Exactement

CL

La France est une exception

Pascal

Qu’elle différence pour l’usager ?

DM

L’eau moins chère, un regard sur la gestion. En Uruguay il y a eut un référendum sur cette question 60% de la population a souhaité que soit inscrit dans leur Constitution le droit à l’eau la gestion sera de nouveau publique. En Équateur, en Bolivie c’est entrain de se faire.

CL

En Inde l’alimentation est un droit opposable, et ça comprend l’eau. Ils peuvent porter plainte contre l’État.

DM

Lorsque le Conseil général des Landes a préconisé le retour des régies les multinationales ont portés pliante pour concurrence déloyale pour faire inscrire dans un amendement que c’est de la concurrence déloyale.

Les associations il en existe des milliers qui font la démonstration par exemple que quand une association creuse un puit dans le Désert ça peut marcher. Pourquoi n’y a-t-il pas une politique mondiale pour reprendre ce travail pour l’organiser ? mais il n’ y a pas de volonté politique ou plus grave il y a volonté politique de ne pas le faire.

Pierre Chapira

Il y a un amendement qui a d’ailleurs aussi été voté par la droite sur la facture d’eau. On prélève 1 centime par m3 dédié à la coopération. Grâce à cette volonté politique, on dégage 1 400 000 euros pour les associations notamment en Afrique. Ce sont de micro projets qui permettent par exemple à certains d’avoir un puit à côté, alors les enfants parcourraient des kilomètres, temps pris sur le temps de l’éducation par exemple. Les femmes aussi. C’est comme ça dans les campagnes. Mais 2007 sera historique, 50% des habitants de la planète vont vivre dans les villes : le problème de l’eau va se poser de plus en plus dans les villes. Il faut bien en avoir conscience. Ce centime prélevé a été voté sur le plan européen et Kofi Annan était sensible à ces questions donc il y a des responsables qui nous écoutent.

CL

Les associations pallient le manque total e volonté des États. Ce centime c’est contribuer encore au développement, or il y a des institutions mondiales, comme la Banque Mondiale, qui conditionnent leur aide à la privatisation. Elles doivent cesser d’être des agents du développement de nos entreprises. Donc il y a beaucoup d’argent. Autre exemple, les membres du G8 sont les plus grands producteurs d’armes, il suffirait de 1% de ces investissements pour atteindre tous les objectifs. Faut-il continuer à demander aux contribuables de payer alors qu’il y a déjà beaucoup d’argent.

Pierre Chapira

Pas d’accord car c’est différent, ces petits projets avec les municipalités sont concrètement efficaces et sans corruption.

Un intervenant

Chauque français consomme 200l d’eau par jour, pour une seule feuille de papier 1000l d’eau, le chiffre de la consommation indirecte est beaucoup plus élevé. Faut-il mettre l’accent sur cette consommation ?

Joseph Yakété (13e)

L’Afrique est à l’état de la consommation naturelle de l’eau, sa consommation dépend de l’attitude de consommation. On fait attention. En Afrique le désert avance à cause du déboisement du aux grandes entreprises qui le font de façon sauvage. La fondation a une vocation pacifiste, moralisatrice, à quand le 1er procès de ces pollueurs ?

DM

La fondation travaille avec SHERPA, grand cabinet d’avocats qui traite de ces contentieux. Donc ça existe à l’échelle de la fondation et nous avons des résultats conséquents.

CL

En Islande, en Amérique Latine, pas seulement an Afrique. SHERPA a agit en France avec TOTAL. Il faut mette les grandes entreprises devant leur responsabilités sociales. Jean Ziegler qui est membre de notre conseil d’administration disait « à grand pouvoirs grandes responsabilités ».

DM

Une des fonctions de la fondation est d’amener les regards sur certaines situations.

CL

La fondation finance des programmes de reforestation, l’arbre apporte la pluie. Par exemple depuis 20 ans avec Haïti et les paysans du mouvement haïtien de Papaye. Son président a d’ailleurs reçu un prix. Autre action : pour certain on récolte de l’eau de pluie, c’est une autre technique peu coûteuse quand on n’a pas d’eau.

Un intervenant

1 milliard et demi de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, environ 30 millions de personnes meurent par jour, pour beaucoup parce que l’eau est polluée. Les masses financières doivent être énormes. La ville de Paris est en travaux pour renouveler tout le système de l’eau et insiste sur l’aspect gratuité de l’accès à l’eau. La plus grande difficulté c’est d’amener l’eau, la 1ere goutte est la plus chère. Il faut faire la distinction entre la nécessité d’avoir de l’eau pour tous et le fait que nos responsabilités financières doivent être assumées.

CL

Lisez le rapport du PNUD sur l’eau, il est très cruel pour tous les gouvernements et tous les États. Jean Ziegler à l’ONU disait que tout » homme qui meurt de faim aujourd’hui est assassiné », on peut dire aussi que tout homme qui meurt de soif est assassiné.

Un intervenant

Le droit à l’eau est une sorte de patate chaude que l’on se refile. À Delhi Vandana Shiva s’est opposée à la privatisation de l’eau avec beaucoup de difficultés, et avec l’aide d’une association ils ont fait un vrai travail d’information. Le droit à l’information n’est-ce pas la meilleure manière de garantir le droit à l’eau ?

DM

Il n’y a pas de meilleure manière, il faut conjuguer les manières.

CL

Il faut une gestion sociale participative, il y a cette expérience du Tamin Ladou ? (je ne suis pas sûre d’avoir bien entendu) où les gens sont responsables de la gestion de l’eau.

Micheline Pratz

Il faut insister sur l’aspect qualitatif de l’eau et essayer d’aller plus loin dans la recherche biologique.

DM

Nous ne soutenons pas l’aspect pollueur- payeur. Ce n’est pas parce que l’on a de l’argent que l’on peut polluer. Il faut arrêter de polluer c’est tout.

Arlette

Pendant qu’en Europe pour on se bat pour revenir à la gestion publique de l’eau, en Afrique c’est le contraire avec les privatisations imposées par les institutions mondiales.

DM

Au Mali un projet de privatisation a été dénoncé par la population qui n’en voulait pas. Et ça fonctionne, c’est l’expérience qui montre que un peuple qui manifeste sa volonté c’est payant. Attention je n’appelle pas à la révolte, mais un responsable qui a le soutien de la population est tout puissant. Donc le peuple doit manifester sa volonté d’être dirigé autrement.

CL

Le droit ne suffit pas, il faut demander des décrets d’application.

Myriam Constantin (qui vient de nous rejoindre)

La gestion naturelle de l’eau est nécessaire, sinon on empêche la vie. Il faut insister sur la reconnaissance du droit fondamental à l’eau et le mettre à l’œuvre. J’essaie de la mettre en œuvre en ma qualité d’adjoint au maire chargée des eaux, nous avons intégré dans la loi la solidarité eau, qui empêche toute coupure d’eau effective pour des raisons de précarité. L’année dernière par exemple, il n’y a pas eu de coupure d’eau pour ces raisons. Les contrats de distribution d’eau prennent fin en 2009, aujourd’hui, Paris réfléchit à l’évolution du service de l’eau à Paris, un observatoire de l’eau a même été créé. L’usage de l’eau est nécessaire à la vie (40l/jour) on doit faire en sorte qu’elle soit données gratuitement ou beaucoup moins chère qu’elle ne l’est actuellement et mettre en place des incitations à réduire le gaspillage. Car on pollue toujours et on pollue encore en dépolluant, ce n’est pas possible de continuer ainsi. Le service public de l’eau ne sera plus comme avant, la maîtrise publique de l’eau est importante. Les élus, les citoyens sont responsables de l’eau. Nous voulons une implication forte de la ville dans le contrôle, l’orientation, etc.

DM

Une petite précision l’eau ne peut pas être vendue c’est immoral, c’est le service de l’eau qui peut l’être.

Un intervenant ancien responsable à l’ONU

1977 1ere conférence mondiale sur l’eau c’était en Argentine. L’objectif était de soutenir que le principe d’une politique de est partie intégrante d’une politique de développement. 15 ans d’intervalle, 1992 à Dublin nous avons subit une pression formidable de certains pays pour introduire que l’eau est un bien économique. Une pression non pas pour le droit à l’eau mais pour sauvegarder l’intérêt des entreprises privées. En Bolivie il y a eu des émeutes contre la privatisation. Nous souhaitons atteindre la fourniture de nos 40 l/jour, certains pays essaient de réaliser 4 l/jour. Je suis pour le service public partout, mais que l’eau de mon robinet provient du service public ou privé ne me gène pas beaucoup. Mes désirs d’avenir sont que notre candidate soit présidente dans 7 mois, que le droit à l’eau soit inscrit dans la Constitution et l’assurance que des mesures seront prises pour assurer ce droit. Je souhaite enfin que la France joue un rôle plus important sur le plan international.

DM

Attention que l’eau provienne du service public c’est important. Nous sommes entrain de construire notre disparition.

Un intervenant

Le rapport du PNUD prévoit que si rien n’avance sur cette question de l’eau, 1 -c’est parce c’est un problème de pauvres dans les pays pauvres, 2- que c’est une question d’agent avec 10 milliards de dollars d’investissement on arriverait à un retour sur investissement de 36 milliards, car il y aura des personnes en bonne santé pour aller travailler, etc., 3-le débat privé et public a occulté le vrai sujet : est ce que les pauvres ont de l’eau ?

Un intervenant

Les porteurs d’eau qu’est ce qu’on peut faire pour lutter contre la construction de barrages dans certains pays, car ces barrages empêchent les pays voisins d’avoir accès à l’eau. C’est une source principale de conflit notamment au Moyen Orient, c’est une source de conflit sur le plateau du Golan.

CL

En Turquie nous avons pu lutter contre la construction d’un barrage, car le constructeur était français.

CONCLUSION

DM

1- il faut reconnaître et imposer que l’eau n’est pas une marchandise

2- qu’elle soit gérée par les services publics

3- le fait de l’inscrire dans la Constitution est une volonté politique

4- 40 l d’eau gratuite par jour c’est moral

5- Que notre futur président ou présidente entende nos recommandations

Pascal Tallon

Qu’est-ce qu’on peut faire pour être de bons porteurs d’eau et aider la fondation ?

CL

Croire que tout ce qu’on propose est possible. C’est dans la pratique que l’one st porteur d’eau, par exemple une école qui apprend aux enfants à mieux utiliser l’eau est porteur d’eau, des agriculteurs qui gèrent proprement sans polluer sont porteurs d’eau. Nous allons demander qu’il y ait un rapporteur spécial au sein de commission des droits de l’homme au sein de l’ONU. Ce rapporteur sera porteur d’eau.

2 commentaires:

À 15 janvier, 2007 , Anonymous Anonyme a dit...

Parler d’eau en naviguant sur le canal St Martin, vanter les mérites de l’économie alternative en longeant les tentes « Quetchua », vivre le désir d’avenir avec Danielle Mitterrand, vrai témoin, relais entre les réussites d’hier et celles de demain, de telles occurrences ne se manquent pas. Bien sur il y avait aussi quelque chose de mondain, terriblement people…

Après ce 12ème débat participatif organisé par les comités parisiens de Désir d’Avenir, j’adhère à des formules, des intentions, des témoignages et des propositions. Mais je reste sur quelques interrogations et un malaise. « Bloguons » donc Ici et Maintenant.

Pour Danielle Mitterrand, ces points sont essentiels et d’une extrême urgence :
- l’accès à l’eau potable doit être libre pour tous ; c’est un droit universel qui devra être inscrit dans les Constitutions ; pour l’instant seul l’Uruguay l’a fait.
- pour son « quantum d’existence » (40 l par jour et par personne), l’eau ne saurait être une marchandise ; elle doit être gratuite.
- si la question de l’eau potable est d’exigence immédiate, le traitement des eaux usées est désormais une problématique intrinsèquement liée au potentiel de développement des pays émergents ; pour garantir l’avenir, le cycle complet de l’eau doit être abordé.
- dans les situations d’extrêmes pénurie de ressources en eau, la prise en charge de la gestion des ressources et des besoins par les utilisateurs à la base est toujours plus efficace que la gestion centralisée et les grand projets conçus à distance et financés de l’extérieur par la Banque Mondiale notamment.
J’y adhère.

Une première interrogation cependant sur le coût de production de l’eau ou plutôt des services associés : traitement, distribution, ingénierie, recherche et développement, frais généraux etc. C’est le service de l’eau et celui là peut-être rendu payant.
Autre interrogation économique sur le passage de la réalité d’efficacité par l’approche alternative « locale-locale » -c’est celle des micro-actions, des micro-financements, des réussites d’initiatives individuelles mutualisées et fédérées- , à la gestion des besoins et des ressources dans des économies urbanisées en vitesse de croisière ; passée la phase d’émergence, la recherche d’un niveau de développement de type « démocratie occidentale » évoluée, post-moderne ne conduit-elle pas obligatoirement vers des services de plus en plus sophistiqués dont la délivrance efficace impose des organisations complexes à optimiser par une dynamique de concurrence entre services publics et gestion privée ? Dimanche sur la péniche, je ressentais ma moue dubitative et muette, comme quasi-iconoclaste.

Enfin malaise ! Tonalité dominante dans l’enfermement d’un pont-cabine au fil de l’eau et mélopée lancinante, les profits sont suspects, les chefs d’entreprises capitalistes vénaux, quand l’élu, le citoyen et le plus démuni est a priori un modèle de probité et d’efficacité. Ancien cadre dirigeant d’une multinationale de l’eau, je devais donc appartenir à la cohorte des méchants. Pour avoir pendant près de dix ans recherché l’efficacité économique sur des chantiers d’usines de traitement de l’eau, financés par la Banque Mondiale, en Amérique du Sud et en Afrique sub-saharienne, il me semblait pourtant avoir œuvré aussi au développement en posant des kilomètres de tuyaux, en libérant du temps d’enfant et de femmes délivrées de la corvée de l’eau, en redistribuant ainsi indirectement un potentiel pour l’éducation et la santé…J’ai heureusement encore le souvenir de discours de remerciements lors des inaugurations des sites au plus prés des villageois.
Mon malaise tient dans une question : Comment réconcilier les français et l’entreprise ? surtout à gauche !
Guilhem PORCHERON Paris 6ème 15/1/2007

 
À 16 janvier, 2007 , Anonymous Anonyme a dit...

Samedi 13 Janvier.

"Désirs d'avenir"nous avait tous conviés à une navigation sur le canal de l'Ourcq en compagnie de Danille Mitterrand qui devait nous parler du problème de l'EAU.

D.Mitterrand nous a d'abord rappelé les axes de sa Fondation ":France -Liberté "Educucation, Economie responsable, Eau"

"Au fil de l'eau", D.Mitterrand ,forte de ses expériences dans de nombreux pays, a insisté sur le fait que l'EAU devait être un droit fondamental et que tout chef d'Etat devrait l'inclure dans la Déclaration des Droits de l'Homme .Aussi l'EAU POTABLE doit elle être gratuite et le SERVICE de l'EAU doit, lui ,être public.

Beaucoup d'intervenants se sont exprimés sur des thèmes variés comme:la responsabilité d'une agriculture productiviste responsable de la pollution de l'eau ou d'entreprises également polluantes ou encore la disparition d'espèces ou le déboisement,D. Mitterrand y a répondu avec son expérience mais quand à la sortie, les journalistes du JDD et du Parisien l'ont questionnée sur un registre plus politique à savoir le programme qu'elle proposerait à Ségolène Royal ou son regard politique sur notre candidate,D.Mitterrand n'a rien voulu savoir:elle était venue pour parler du thème de l'eau et pas de politique! et les journalistes déçus l'ont fait savoir le lendemain

D.Mitterrand a terminé sa conférence en nous rappelant que 2 Milliards et demi de gens dans le monde ne bénéficiaient pas de l'accès a l'eau potable et qu'un grand nombre de morts au quotidien dans les pays en voie de développement étaient dus à l'eau polluée .

D.M nous a quittés en nous demandant d'être des porteurs d'eau c'est à dire des "diffuseurs "de son message .

Bonherbes

 

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